On nous a longtemps dit de les cacher, on nous a répété qu’elles n’avaient pas leur place au travail voire parfois que c’était un aveu de faiblesse de les exprimer… avant de faire de l’intelligence émotionnelle une des compétences les plus recherchées par les recruteurs aujourd’hui.
Dans cette nouvelle édition, j’aborde l’un de mes thèmes préférés, les émotions !
C’est parti ! 💫💫
temps de lecture approximatif : 6 minutes
Avant de démarrer, une brève aparté pour vous parler d’un webinaire que j’organise le 11 janvier 2024 à 12h30 pour commencer l’année sereinement.
Si :
vous en avez assez d’être surchargé parce que vous avez du mal à dire non,
vous avez essayé de mettre en place plusieurs astuces pour optimiser votre temps mais que ça ne suffit pas
vous ne voulez plus subir votre agenda et avez envie de consacrer du temps à ce qui est important pour vous
alors ce webinaire est fait pour vous ! Pour vous pré-inscrire, c’est par ici :
Emotions - de quoi parle t’on ?
« Chacun sait ce qu'est une émotion, jusqu'à ce qu'on lui demande d'en donner une définition. » où comment Fehr et Russel (une socio-psychologue canadienne et un psychologue américain) résument en 1984 le mystère autour des émotions.
De mon côté, je vais repartir de la définition d’Eric Berne, fondateur de l’Analyse Transactionnelle (qui nous verrons dans une prochaine édition ! )
Une émotion est un processus biochimique bref, en réponse à un stimulus interne ou externe, provoqué ou subi, agréable ou désagréable, observable par un changement de comportement physique ou physiologique.
On compte 5 émotions de bases (les 5 personnages de Vice-versa 😉) ; chacune de ces émotions nous envoie un message et nous renseigne sur un besoin à nourrir.
Il est courant d’ajouter une 6ème émotion de base, la surprise.
Impact des émotions dans les prises de décision
Antonio Damasio, professeur en neuroscience, introduit en 1994 dans son ouvrage L’erreur de Descartes une découverte majeure : les émotions et sentiments impactent les processus cognitifs et en particulier, la prise de décision : l’émotion n’est plus contraire à la raison mais vient bien assister le processus de raisonnement. Il partage cela dans sa théorie des marqueurs somatiques.
Les marqueurs somatiques, construits au fil du temps et selon l’éducation et la socialisation de chacun, sont associés à une émotion ressentie et jouent le rôle de “feu vert” ou “feu rouge” dans nos prises de décisions ; ce sont des perceptions ressenties dans le corps, positives ou négatives, associées à nos expériences passées et qui nous signalent la probabilité qu’une décision prise engendre un résultat favorable ou défavorable. Tout ceci se jouant en un laps de temps imperceptible.
Comment fonctionne alors le circuit d’une émotion ?
Si l’on regarde de plus près le circuit de l’émotion, voilà comme les choses se passent :
Chaque déclencheur va être interprété d’une façon singulière par chacun d’entre nous, en fonction à la fois de la situation dans laquelle nous nous trouvons à ce moment là, et en fonction de notre perception de ce déclencheur (qui dépendra donc de notre histoire personnelle mais aussi de l’histoire universelle, celle de notre espèce).
Prenons un exemple :
Un membre de votre équipe vient vous annoncer qu’il n’a pas préparé sa part du travail qui vous présentez demain après midi à votre client (déclencheur externe). Vous êtes en colère (émotion) : vous êtes contrarié (sentiment) et avez les joues qui chauffent (sensation) ; vous quittez la pièce en pestant avant même qu’il essaie de s’expliquer (action). Cet exemple parle à certains d’entre vous ? 🙈
L’émotion va alors déclencher une réaction “automatique” qui n’est pas vraiment maîtrisée.
Lorsque nous ne prenons pas conscience de nos émotions, celles-ci fonctionnent en mode “pilote automatique” et nous avons du mal à sortir des schémas répétitifs qu’on connait si bien. 🙃
Prendre conscience de ses émotions : introduction à l’intelligence émotionnelle
C’est Daniel Goleman qui démocratise en 1995 l’intelligence émotionnelle en l’introduisant notamment au monde du travail.
Par intelligence émotionnelle, on entend la capacité à prendre conscience et gérer ses propres émotions (intrapersonnelle) et la capacité à comprendre et gérer celles des autres (interpersonnelle).
Introduisons maintenant la prise de conscience des émotions dans le schéma précédent :
En prenant conscience de l’émotion qui se joue, en observant les sentiments et les sensations que nous expérimentons par exemple, nous reprenons le pouvoir et introduisons dans le schéma la notion de choix : “Comment je décide d’agir / de réagir à un déclencheur ?”
En sortant ainsi du mode pilote automatique, on peut choisir une action plus constructive pour soi et pour les autres à mettre en place.
Si l’on reprend notre exemple de tout à l’heure : en sentant vos joues chauffer et un sentiment de contrariété, vous prenez conscience de votre colère. Ce laps de temps vous permet de décider comment vous souhaitez réagir :
Dire à votre collègue que vous avez besoin de 5 minutes avant de discuter
Prendre une grande respiration et vous asseoir afin d’écouter ce qui se passe pour lui (et prendre conscience de ses propres émotions)
… ou toute autre action qui vous vient à l’esprit ! 😉
Plus vous introduisez la prise de conscience de vos émotions (par l’observation des sensations et des sentiments) et donc le choix de faire une action constructive, plus vous vous conditionnez à sortir des schémas automatiques et répétitifs.
Intelligence émotionnelle au travail
L’intelligence émotionnelle s’articule autour de 5 compétences clés :
la conscience de soi
la maîtrise de ses émotions
la motivation
l’empathie
la capacité à entrer en relation
Au travail, elle influence entre autres : notre capacité à décider, nos relations avec nos collègues, notre compréhension des besoins de nos clients etc.
Attention à ne pas confondre intelligence émotionnelle et sur-expression des émotions qui, dans le cadre professionnel, pourrait se traduire par une sur-sensibilité, une difficulté à établir des limites, de la manipulation et un risque d’épuisement professionnel plus fort.
Au contraire, une intelligence émotionnelle développée permet une meilleure gestion du stress, une communication plus efficace, une meilleure capacité à embarquer et à gérer les conflit.
S’entraîner à développer son intelligence émotionnelle 🌱
Pour l’exercice que je vous propose aujourd’hui, vous aurez besoin d’un carnet et de votre capacité d’observation.
Identifiez une situation “pilote automatique” qui se répète régulièrement chez vous et dont vous avez assez ; notez ce qui se passe pour vous :
Qu’est ce que vous ressentez physiquement et psychologiquement ?
Comment réagissez-vous ?
Quelle action / réaction aimeriez vous au contraire mettre en place ?
Un exercice que vous pouvez accompagner d’une musique de circonstance
Pour aller plus loin 🚀
Profitez des fêtes de fin d’année pour voir ou revoir le fabuleux Vice-versa ; un volet 2 sortira en juin 2024
Jetez un coup d’oeil à l’Atlas des émotions de Paul Ekman, est un outil pédagogique très bien pensé
Parcourez les 928 pages (!!) de l’intégrale de L’intelligence Emotionnelle de Daniel Goleman
C’est fini pour aujourd’hui, à la prochaine !✌️