Bonjour et bienvenue dans cette nouvelle édition de Mon Journal de bord ✨
J’aborde aujourd’hui un sujet que j’ai sous le coude depuis un moment, qui me turlupine et auquel je suis moi-même souvent confrontée, en particulier quand il s’agit d’écrire cette newsletter ou autre publication sur les réseaux sociaux : la peur de la médiocrité.
Cette peur d’apparaitre décevant.e voire mauvais.e, cette peur qu’on estime parfois juste, car elle nous permettrait de nous élever, de nous rendre meilleur.e, mais qui finit bien souvent par paralyser notre passage à l’action.
D’où vient cette peur, qu’est-ce qu’elle exprime en creux et surtout comment peut-on la dépasser en introduisant la légèreté comme boussole, c’est ce que je vous propose d’explorer dans ce Journal de Bord du mois d’avril.
C’est parti ! 💫
Qu’est-ce que la médiocrité et pourquoi ça fait peur ?
Rien que prononcer ce mot, médiocrité, écorche le fond de la gorge.
Si l’on se penche du côté de la définition (source CNRTL) :
on a d’abord “état de ce qui se situe dans la moyenne.”
et si l’on creuse un peu plus, “insuffisance d'une personne quant à la valeur, aux capacités, aux résultats ; manque d'élévation morale ou intellectuelle.”
Outch. Si le mot en tant que tel faisait déjà mal, sa définition vient gentiment nous achever.
Dans un monde où l’on prône en permanence le fait d’être “la meilleure version de soi-même” évidemment, la médiocrité fait tâche.
Et si je cherche absolument à m’affranchir de cette injonction très répandue dans le monde du développement personnel à performer et à être “toujours plus”, je pense que nous sommes tout de même nombreux à être mus par l’envie de nous inscrire dans une démarche d’amélioration continue, individuelle et collective ; et c’est proprement en cela que la peur de la médiocrité vient nous impacter.
La peur de ne pas être assez, d’avoir une approche naïve des choses
C’est peut-être très personnel mais la peur de la médiocrité s’est pour moi souvent exprimée dans la peur d’être trop simpliste et de ne pas embrasser la complexité d’une situation, en particulier lorsqu’il s’agit de traiter de sujets organisationnels et de relations humaines. La peur finalement de faire preuve de naïveté face à la complexité du monde qui nous entoure, de ne pas en saisir toute la subtilité.
Je pense que cette peur est d’autant plus développée alors que nous baignons dans l’information dans tous les sens en permanence mais où l’accès à une information juste, de qualité, devient de plus en plus difficile.
Quête du toujours plus, des standards exceptionnels et syndrome de l’imposteur
Dans nos systèmes scolaire et professionnel qui prônent des standards de l’exceptionnel, du “toujours plus” la médiocrité est vécue comme une véritable honte.
Face à notre peur du jugement des autres que j’évoquais plus largement dans l’édition d’octobre 2024 sur la comparaison excessive, cette peur de la médiocrité et le perfectionnisme qu’elle cache nous permettrait d’une certaine façon de nous protéger du regard des autres.
Par ailleurs, elle vient activer notre syndrome de l’imposteur.
Le syndrome de l’imposteur, c’est cette impression que notre entourage professionnel et personnel nous sur-estime, avec la peur associée d’être un jour démasqué au grand jour. Ce syndrome est très répandu et touche environ 70% des personnes au cours de leur vie selon le Journal of Behavioral Science.
Si vous ajoutez à cela un syndrome du bon élève et un driver “sois parfait” (pour faire le point sur les drivers, allez jeter un coup d’oeil à l’édition de février !) vous avez tous les ingrédients pour générer de la paralysie et de vous retrouver comme un lapin dans des phares de voiture, avec cette idée sous-jacente : “si ce que je produis n’est pas exceptionnel, je risque d’être mis à découvert comme incompétent.e.”
Résultat : paralysie dans le passage à l’action et risque de passer du complexe au compliqué
Même si la volonté d’embrasser la complexité du monde et de ne pas faire de raccourcis simplistes semble noble, le résultat est bien que par peur de la médiocrité, on se retrouve souvent perdu dans ses doutes et ses questionnements et bien incapable de passer à l’action.
Par crainte de tomber dans un machiavélisme tout blanc tout noir, on préfère les nuances de gris qu’on n’arrive pourtant par toujours à expliquer, au risque de passer du complexe au compliqué.
Cela me rappelle cette citation d’Albert Einstein qui sonne un peu comme un mantra, pas toujours facile à appliquer mais très utile :
"Si vous ne pouvez pas l’expliquer simplement, c’est que vous ne l’avez pas bien compris."
Albert Einstein
Eloge de la médiocrité et vertus de l’échec ?
En 2023, l’humoriste Guillaume Meurice publiait Petit éloge de la médiocrité, pensé comme un manifeste de la contre-performance dans lequel il s’oppose à la compétition ambiante, aux classements et podiums en tout genre et à cette injonction à devoir toujours repousser nos limites.
Il y célèbre la médiocrité non pas au sens de “mal faire” ou de “bâcler” mais au sens de ne pas chercher la performance et la surenchère en permanence.
Je n’irais peut-être pas (encore?) jusqu’à faire l’éloge de la médiocrité, mais ce court ouvrage teinté d’humour permet à mon sens de poser les bases d’une émancipation de cette quête du “toujours plus” pour nous permettre de nous affranchir du perfectionnisme.
Cela me renvoie également au livre de Charles Pépin, Les Vertus de l’échec, que j’avais trouvé très libérateur en le lisant. Il y déconstruit notre rapport très français à l’échec et rappelle qu’il est avant tout un chemin vers la construction de soi, source d’opportunités d’apprentissage, de connaissance de soi et même de créativité.
Dans un autre de ses ouvrages, La Confiance en soi, Charles Pépin amène une autre dimension, celle d’un certain abandon, de l’acceptation du non contrôle comme signe de confiance et s’oppose ainsi à l’illusion qu’il faudrait tout maîtriser, tout anticiper, tout compliquer pour être crédible.
La légèreté comme boussole
C’est bien cette idée que je veux amener ici : loin d’opposer complexité et légèreté, je propose plutôt d’embrasser la complexité du monde dans lequel on vit, des décisions que l’on doit prendre, avec légèreté, et d’utiliser celle-ci comme une véritable boussole.
Cela rejoint l’idée de Mona Chollet, qui dans Résister à la culpabilisation que j’évoquais aussi dans l’édition de février questionne l’obsession de la performance et propose au contraire de réhabiliter la douceur envers soi-même.
Cette idée de se développer sans culpabiliser, sans se mettre une pression supplémentaire.
Par légèreté, je ne prône pas le simplisme, mais plutôt le fait de s’affranchir du perfectionnisme. La légèreté n’est alors ni superficielle, ni signe d’incompétence mais au contraire un signe de maturité émotionnelle, d’acceptation de soi et du fait de ne pas tout contrôler.
Agir avec légèreté permet ainsi :
De garder du recul.
De sortir du drame mental.
De continuer d'avancer même quand tout n'est pas parfait.
Et d’ainsi adopter la méthode des petits pas dont je vous parle régulièrement
Take-aways : quelques questions d’auto-coaching
Pour terminer cette édition, je vous propose quelques questions d’auto-coaching pour vous affranchir de la peur de la médiocrité en adoptant la légèreté comme boussole.
Sur une action que vous avez tendance à repousser, sur laquelle vous bloquez ou pour laquelle vos questionnements deviennent envahissants, voici quelques questions à vous poser :
Si je faisais les choses avec légèreté, qu’est-ce que je ferais ?
Quel serait le risque réel à faire ainsi ? Et le bénéfice potentiel ?
Quel est le tout premier petit pas possible que je peux faire pour me mettre en chemin, sans enjeu de résultat ?
☁️ Ralentir ☁️
Mon Journal de bord prend une pause de quelques mois, le temps d’accueillir une nouvelle personne dans ma vie 🐣.
Je vous retrouve à la fin de l’été pour écrire la suite ensemble. 💫
Je vous souhaite en attendant plein de petits pas réalisés avec toujours la légèreté comme guide. 🗺
C’est fini pour aujourd’hui, à la prochaine ! ✌️
Cette édition de mon Journal de bord vous a plu ? Dites le moi avec un 💚 et partagez-la aux personnes qui en auraient le plus besoin dans votre entourage 🥰