Journal de bord - décembre 2024
Pourquoi est-ce parfois si difficile de savoir ce que l'on veut ?
Bonjour à tous et bienvenue dans cette nouvelle édition de mon Journal de bord et dernière de 2024 ! 💫
Nouvelle dérogation à la règle, le dernier mercredi du mois étant le 25 décembre 🎄, j’ai décidé d’avancer l’envoi d’une semaine pour cette édition de décembre.
Et d’ailleurs…déjà un an de mon Journal de bord ! 🎉
Merci d’être chaque mois toujours plus nombreux à suivre mes réflexions, observations et propositions de mise en pratique pour oser prendre votre place au travail.
Pour cette dernière édition de 2024, j’ai voulu m’atteler à une question qui me taraude ces derniers temps : Pourquoi est-ce si difficile de savoir ce que l’on veut ?
Je vous partage en effet régulièrement que la première brique pour oser prendre sa place au travail, c’est d’avoir un bon niveau de connaissance de soi : de bien se connaître, de savoir ce qui compte pour nous, ce que l’on veut. Pour autant, est-ce réellement simple ?
J’observe autour de moi de nombreuses personnes qui se posent des questions sur leur travail, se posent la question de le quitter pour poursuivre une trajectoire qui corresponde davantage à leurs envies. Pourtant, peu savent répondre à la question “de quoi ai-je envie?”
Même moi qui travaille au quotidien sur ces sujets, j’ai été paralysé la semaine dernière quand dans un groupe de coaching on m’a invité à me poser ces questions a priori innocentes : Quelle est ta vision ? Quel est ton objectif rêvé dans 3 ans ?
Mais c’est vrai ça, qu’est-ce que je veux vraiment pour les années à venir ?
Je vous propose donc de profiter de la prise de recul que peut permettre la fin d’année pour explorer ce qui explique qu’il est parfois si difficile de savoir ce que l’on veut et pour avancer quelques pistes afin de clarifier ce que vous voulez profondément.
C’est parti ! ✨
Temps de lecture approximatif : 5 minutes
Pourquoi est-ce si difficile de savoir ce que l’on veut ?
Plusieurs raisons expliquent cette difficulté.
Le paradoxe du choix et de la surcharge d’options
Une version simple et familière de le dire serait “trop de choix, tue le choix.”
C’est en substance ce que Barry Schwartz explique dans son livre The Paradox of Choice : lorsqu'on a trop de choix, notre capacité à prendre une décision est inhibée. Plus les options sont nombreuses, plus on craint de faire le "mauvais choix".
Quand pendant longtemps le parcours d’évolution professionnel était assez linéaire, aujourd’hui plusieurs choix s’offrent à nous : évoluer en interne vers un poste managérial ou plutôt transverse, devenir freelance, lancer son entreprise, changer radicalement de secteur…Cette nouvelle abondance de choix peut avoir tendance à paralyser.
Dans un tout autre registre, vous avez peut-être déjà expérimenté cette sensation au restaurant face à une carte alléchante à rallonge.
La pression sociale et culturelle et la tendance à suivre les attentes des autres
J’observe cette pression sociale à suivre les attentes des autres encore davantage chez les profils bons élèves qui ont eu tendance à “tout bien faire comme il faut” ou encore chez les profils people pleasers (pour en savoir davantage sur ces profils, c’est du côté du journal de bord de janvier dernier).
J’en parlais notamment dans l’édition d’octobre sur la comparaison, nos choix sont souvent influencés par des attentes extérieures : réussir, être "quelqu’un", avoir un statut social élevé. Ces normes ne correspondent pas toujours à ce que nous voulons profondément.
Et cela va parfois jusqu’à l’intériorisation des attentes des autres : on poursuit des objectifs dictés par la famille, l’entourage ou la société sans se demander ce qui nous fait vibrer.
C’est notamment ce qu’explique Carl Rogers, fondateur des thérapies centrées sur la personne et du coaching tel que je le pratique : il distingue le soi idéal (l’image que les autres ou la société projettent sur nous) du soi authentique. Plus le décalage est grand entre les deux, plus il est difficile de se connecter à ce que l’on veut vraiment.
Le manque de connexion à soi-même
Et c’est d’ailleurs le manque de connexion à soi-même qui explique aussi la difficulté à savoir ce que l’on veut vraiment.
Nous sommes dans nos quotidiens en mode pilote automatique. Cette course quotidienne est toujours intense et en particulier pendant cette période de fin d’année. On est souvent pris dans l’urgence et l’exécution, ce qui laisse peu de temps pour réfléchir à nos désirs profonds.
Il est alors nécessaire d’inviter des moments de pause pour enlever “le bruit” autour de nos envies.
La peur du jugement des autres et la peur de l’échec
Et ce dernier point est très en ligne avec l’édition du mois d’octobre sur la comparaison. Les peurs du jugement et de l’échec peuvent parfois prendre tellement de place qu’elles inhibent notre capacité à identifier ce qui compte pour soi.
Par peur du jugement
L’un des premiers freins que j’observe dans le processus d’affirmation de soi de mes clients, c’est la crainte que leur soi authentique ne soit pas accepté de la même façon que ce qu’ils ont jusqu’alors montré, que ce soi authentique ait moins de valeur, voire qu’il nuise aux relations qu’ils ont établi avec les autres.
Par peur de l’échec
On peut aussi parfois se sentir vulnérable d’affirmer nos envies, parce que l’on est pas 100% sûr que ces envies prennent réellement vie ou que l’on est pas 100% sûr de notre capacité à leur donner vie. Il est ainsi plus confortable de ne pas formuler nos désirs, car cela nous protège de la déception. Le perfectionnisme apparaît alors comme une barrière : dans un monde du travail qui valoriser l’excellence, ne pas être sûr de réussir peut nous empêcher d’explorer nos envies.
Comment alors clarifier ce que l’on veut ?
Se reconnecter à soi et à ses valeurs
Je vous parlais ici dès la première édition de mon Journal de bord de l’importance de définir ses valeurs : c’est parce que pour moi cela fonctionne comme boussole pour orienter ses prises de décision.
Je vous repartage l’exercice partagé dans cette édition de novembre 2023 :
Outil : Identifier et connaître ses valeurs
Prenez le temps de faire cet exercice au calme ou en écoutant une playlist qui vous motive 🌿
Temps approximatif : 20-30 minutes
Listez 10 moments, 10 situations que vous adorez dans votre vie : des situations qui ont déclenché de la joie, du plaisir dans votre vie
Analysez pourquoi vous les aimez autant : pourquoi ça résonne autant pour vous ? (quelles émotions, sensations cela suscite chez vous)
À partir de cela, vous pouvez extraire vos valeurs fondamentales ; vous pouvez vous inspirer de la liste ci-dessous ou ici
Essayez enfin de regrouper les valeurs qui vous semblent appartenir au même groupe et de vous limiter à un nombre raisonnable, entre 5 et 8 valeurs fondamentales
Le flow, vous connaissez ? Une autre façon de se reconnecter à soi, c’est d’écouter vos envies. Notion développée par Mihály Csíkszentmihályi, l’exercice consiste à identifier les activités dans lesquelles on se sent pleinement absorbé, révélant ainsi ce qui nous motive intrinsèquement.
Enfin, une excellente façon de se reconnecter à soi, c’est de prendre du temps pour soi. J’espère que la plupart d’entre-vous ont l’occasion de prendre des vacances pour se ressourcer ! 🌱
Mettre en place des petits pas pour tester plutôt que de réfléchir indéfiniment 👣
Ce n’est pas la première fois que je vous parle de la stratégie des petits pas. Passer à l’action en faisant le plus petit pas possible vous permettra d’être dans une logique d’expérimentation et d’ainsi clarifier si une aspiration correspond réellement à ce que vous voulez.
Accepter l’évolution 💫
Enfin pour finir, il faut rappeler que nos besoins et nos envies ne sont pas figés.
Il s’agit d’un processus évolutif qui change au gré de nos moments de vie professionnelle et personnelle.
Accepter cette évolution et se rappeler qu’on a le droit de changer d’aspirations, c’est s’autoriser à regarder de plus près ce que l’on veut vraiment à un moment t. Le tout, en essayant d’être le plus honnête avec soi-même 😉
C’est fini pour aujourd’hui ! Je vous souhaite de prendre le temps de vous reconnecter à vous-même et de passer de belles fêtes de fin d’année. À la prochaine ! ✌️