Bonjour et bienvenue dans cette édition de rentrée de mon journal de bord ! ☀️
Pour cette édition de septembre, j’avais envie d’un sujet vous soit utile en cette rentrée déjà bien installée.
J’ai pensé à cet élan de retour de vacances, cette envie de changement, de s’engager sur des projets qui nous font vibrer : comment passer de l’idée à l’action ?
Je ne parle pas ici du quotidien qui à tendance à reprendre le dessus mais du fait qu’il soit parfois bien difficile de prendre la décision de s’engager dans ces changements plus ou moins grands.
Comment s’engager sur les projets qui nous tiennent à coeur sans se faire rattraper par la peur de passer à l’action ?
Je vous propose de comprendre la place que la peur prend dans notre mécanisme de prise de décision, pourquoi et comment le dépasser. 👇
C’est parti ! 💫
temps de lecture approximatif : 6 minutes (le temps d’un ☕️)
Pourquoi la peur guide nos décisions ?
J’ai souvent laissé la peur guider mes décisions : repoussé des envies et des projets, accepté et fait durer une situation insatisfaisante par peur du changement.
Ce mécanisme, je l’observe chez de nombreuses personnes que j’accompagne et dans mon entourage.
Ne pas oser quitter ce job qui nous démotive par peur de l’inconnu.
Ne pas oser prendre sa place par peur du jugement ou du regard des autres.
Ne pas poursuivre cette voie qui nous fait vibrer par peur de décevoir.
Ne pas relever ce challenge ambitieux par peur de l’échec, de galérer ou de ne pas être à la hauteur.
Vous l’aurez compris, les exemples sont nombreux.
Alors pourquoi la peur s’empare de nous comme ça et comment la dépasser ?
Ce qui se passe quand on a peur
Je vous propose pour cela de faire d’abord un tour du côté des sciences cognitives.
L’impact de la peur sur notre cerveau
De façon synthétique, notre cerveau est composé de 3 parties développées successivement au fil de l’évolution de l’espèce humaine :
notre cerveau reptilien, instinctif et responsable de la survie
notre cerveau lymbique, siège des émotions
notre néocortex, qui nous permet de raisonner
Au milieu de tout cela se trouve l’amygdale, sorte de détecteur de fumée interne chargé de la gestion des émotions, notamment la peur, cette émotion qui nous protège des dangers mortels.
Lorsque nous percevons une menace, qu’elle soit réelle ou perçue, et c’est bien là le problème, l’amygdale prend le contrôle.
Et lorsque l’amygdale prend ainsi le dessus, les liens avec le néocortex sont en quelque sorte "court-circuités", ce qui explique pourquoi il est difficile de prendre une décision réfléchie en état de peur ou de stress.
On appelle ce processus le « kidnapping de l’amygdale », un concept popularisé par Daniel Goleman (on avait parlé de lui dans l’édition sur l’intelligence émotionnelle !), où notre capacité à raisonner de façon logique et rationnelle est temporairement inhibée.

L’impact de la peur sur notre système de pensée
Daniel Kahneman, prix Nobel d’économie en 2002 et psychologue nous partage dans son ouvrage Thinking, Fast and Slow, deux systèmes de pensée qui cohabitent :
Lorsqu’on est sous l’emprise de la peur, c’est le Système 1 qui domine, car c’est lui qui gère les situations d’urgence. Le Système 2, plus rationnel, est inhibé car il est plus lent et demande plus d'énergie à l’oeuvre. C’est également ce qui explique pourquoi il est difficile de prendre des décisions rationnelles et réfléchies lorsque l’on a peur, à nouveau que celle-ci soit réelle ou perçue.
Il faut donc apprendre à réactiver notre système rationnel pour nous permettre de réfléchir et prendre des décisions avec discernement.
On peut aussi facilement faire le lien avec un autre concept : celui de la zone de confort.
La peur joue un rôle central dans la création de cette fameuse zone confort, dont il faudrait à tout prix sortir, et dont nous avons déjà parlé dans l’édition de mars, Oser prendre sa vague.
Nous avons naturellement tendance à éviter les décisions qui nous poussent en dehors de cette zone, car notre cerveau perçoit tout changement comme une menace potentielle. Ce mécanisme de survie nous pousse à rester dans des situations familières, connues et donc a priori plus confortables.
Comment alors dépasser la peur et reprendre en main notre mécanisme de prise de décision ?
Une fois que l’on a pris conscience des mécanismes à l’oeuvre dans notre cerveau et nos comportements lorsqu’on on est guidé par la peur, on est plus à même de dépasser cette peur pour prendre des décisions éclairées et entreprendre les changements que l’on souhaite voir !
1ère étape : reprendre le contrôle de son cerveau 🧠
La première étape consiste à “reprendre le contrôle de son cerveau” et en particulier de l’amygdale : prendre des grandes respirations, méditer, aller faire un tour…toutes ces activités qui vous permettent de calmer la réaction de peur.
Une fois cette réaction calmée, vous pouvez ensuite réactiver le système de pensée rationnel (le Système 2) et reprogrammer vos pensées en essayant de vous rattacher aux faits pour diminuer la perception de menace : quel est le réel danger ? Si je suis parfaitement honnête, qu’est-ce qui peut arriver de pire dans cette situation ?
2ème étape : accepter que la peur fasse partie du processus 🧘♀️
Je vous repartage ce schéma de l’édition de mars. Tout simplement parce que tout changement implique une mise en mouvement, une extension de sa zone de confort, et pour cela il faut accepter d’aller se frotter à la zone de peur, de faire face à sa propre résistance au changement.
Cela peut être inconfortable mais le fait de prendre conscience du mécanisme de la peur peut vous aider à l’accepter !
Une bonne question à se poser, c’est celle de l’inconfort acceptable : quel est le niveau d’inconfort que je suis prêt.e à accepter pour réaliser ce projet, atteindre cet objectif ?
3ème étape : de l’envie à l’action - découper le changement en étapes 🌿
Passer de l’envie à un projet objectif
Cette nouvelle envie, est-ce une simple amourette de vacances ou véritablement un projet que je souhaite investir ?
Ici, la toute première étape consiste à faire le tri dans ses envies. Toutes, on le sait, n’aspirent pas nécessairement à voir le jour, ou pas forcément toutes en même temps !
Pour y voir plus clair, rien de mieux que de se poser ces simples questions :
Concrètement, quelle situation aimerais-je avoir atteint d’ici la fin de l’année ?
A quoi pourrais-je voir que j’y suis arrivé.e ?
Qu’est-ce qui peut me permettre de m’en rapprocher ?
Qu’est-ce qui me bloque ?
Identifier des petits pas concrets pour y arriver
Plutôt que de voir le changement comme un grand tout qui semble colossal, commencer par entreprendre des petites actions, des petits pas qui seront plus gérables et permettront la mise en mouvement.
Une bonne question à se poser : “quel est le plus petit pas pertinent possible que je peux faire pour avancer vers cet objectif ?”
4ème étape : Se faire accompagner pour un coup de boost 💫
Sortir de la peur comme mécanisme de décision et se mettre en mouvement n’est pas toujours facile ! Si vous voulez entreprendre ce changement qui vous tient à coeur mais que la peur vous paralyse, faites appel à un coach pour vous aider. 💪
Peur ou flemme ?
Ah, la flemme ! Souvent associée à de la procrastination ou de l’inaction, la flemme est un mécanisme de préservation d’énergie.
Comme la peur, la flemme est l’expression d’une résistance au changement pour nous pousser à économiser nos efforts : elle nous invite à rester dans une situation familière, là où l’effort cognitif et émotionnel est minimal.
Pour la dépasser, le mécanisme est le même : adopter des techniques pour calmer l’amygdale, activer le système de pensée rationnel, et entreprendre la technique des petits pas pour passer à l’action.
Alors est-ce de la peur ou de la flemme que vous souhaitez dépasser pour passer à l’action ? Parfois, il ne s’agit ni de l’une ni de l’autre mais juste d’un manque d’envie… et ça, ça arrive aussi !
C’est fini pour aujourd’hui, à la prochaine ! ✌️
Cette édition de mon Journal de bord vous a plu ? dites le moi en commentaires !